Balises connectées (AirTags, SmartTag, Tiles…) : quelles précautions contre les actes malveillants ?
Les balises connectées peuvent faire l’objet d’une utilisation détournée et illégale, notamment pour suivre quelqu’un à son insu. Que pouvez-vous faire si vous trouvez une balise qui ne vous appartient pas dans vos affaires ?
Les balises connectées, qui existent depuis plusieurs années, permettent de localiser et de retrouver les objets auxquels elles sont attachées (par exemple, des clés ou encore un portefeuille). Si la technologie est utile pour retrouver des objets perdus, de nombreux témoignages dans les médias montrent que son usage peut toutefois être détourné pour suivre la localisation de personnes sans qu’elles ne le sachent.
Balises connectées : comment ça fonctionne ?
Les balises connectées fonctionnent principalement par ondes radio ou Bluetooth. Elles communiquent avec les autres terminaux (objets connectés, téléphones, ordinateurs) environnants de manière régulière et en consommant très peu d’énergie.
Ces balises reposent sur un réseau connecté d’appareils qui vont les détecter en passant à proximité et envoyer leur position au propriétaire de la balise qui pourra ainsi retrouver l’objet perdu.
En pratique, dans une zone donnée, plus il y a d’appareils connectés, et plus la géolocalisation est performante.
Ces balises ont été conçues pour permettre de retrouver des objets perdus en intérieur ou de retrouver un objet volé à l’extérieur (par exemple des clés). Elles sont généralement de taille très réduite (de l’ordre de quelques centimètres).
Quelques exemples :
Apple AirTag et Samsung SmartTag+ (source : Adobe Stock)
Lorsqu’un téléphone détecte une balise, ses données sont chiffrées : la position récupérée est donc uniquement lisible par le propriétaire de la balise par un système de clé numérique.
Cette clé change régulièrement et est synchronisée avec celle du propriétaire. Cela signifie que seul le propriétaire peut détecter la balise et donc suivre ses déplacements.
Quels sont les bons réflexes à adopter en cas de doute ?
Certains propriétaires de balises s’en servent pour suivre illégalement les déplacements de personnes à leur insu.
Si vous détectez une balise connectée qui ne vous appartient pas dans vos affaires (sac, poche, etc.), adoptez certains réflexes pour vous protéger.
Détecter une balise connectée
Différentes mesures ont été mises en place par les fabricants de balises connectées pour vous permettre de les détecter en cas de doute, même si vous ne pouvez pas les voir.
Quelques exemples ci-dessous sur les modèles les plus répandus.
Pour détecter un AirTag
Par exemple, la société Apple a mis en œuvre différentes mesures de sécurité pour détecter un AirTag :
- Si vous possédez un iPhone : vous recevrez une notification lorsqu'un AirTag dont vous n’êtes pas propriétaire se déplace en même temps que vous pendant un certain temps. Une fonctionnalité vous permettra alors de vous connecter au AirTag afin de le faire sonner et de le retrouver plus facilement.
- Si vous possédez un smartphone sous Android : il est possible de détecter un AirTag avec une application dédiée (par exemple Détection des Traqueurs disponible sur le Google Play Store). Cette solution requiert néanmoins de lancer activement l’application, et donc seulement si vous avez déjà un doute.
Si vous n’avez pas cette application mais que vous avez la dernière version d’Android, vous recevrez automatiquement une notification lorsqu'un AirTag séparé de son propriétaire se déplace en même temps que vous pendant un certain temps.
Vous pourrez faire jouer un son au AirTag afin de le localiser, sans que le propriétaire ne le sache. La dernière version d’Android propose également une fonction d’analyse manuelle destinée à vérifier si des AirTags séparés de leur propriétaire se trouvent à proximité.
- Si vous n’avez pas de smartphone, l’AirTag émettra un bip sonore permettant de révéler sa position s’il se trouve à une trop grande distance de son propriétaire pendant un certain temps (entre 8 h et 24 h).
Pour les autres balises connectées (SmartTag, Tile, etc.)
Les détenteurs d'iPhone ou de smartphone sous Android peuvent les détecter en utilisant une application dédiée à une marque de balise connectée.
Par exemple, sur l’application Tile, il est possible d’activer la fonctionnalité « Scanner et Sécuriser » qui permet de localiser les balises connectées Tiles à proximité de l’utilisateur.
Il n’existe pas encore de méthode universelle pour détecter toutes les balises.
Pensez à maintenir votre smartphone à jour pour bénéficier des dernières fonctionnalités de détection des balises.
Désactiver une balise connectée
Une fois la balise détectée, vous pouvez accéder à certaines informations sur son propriétaire qui peuvent être utilisées :
- pour vérifier si son propriétaire en a signalé la perte et le lui restituer ; ou
- dans le cadre d’une plainte auprès des autorités compétentes.
Lorsque la balise est désactivée, elle affiche sur le smartphone de son propriétaire sa dernière position. Cette personne pourra donc obtenir votre adresse. Ne la désactivez donc pas chez vous.
Désactivez la balise connectée dans un endroit sûr, qui ne mènera pas son propriétaire directement à vous, par exemple dans un lieu public très fréquenté (par ex. : un bar ou un restaurant).
En lieu sûr, pour désactiver la balise, il vous suffit d’enlever sa batterie.
Ainsi, par exemple pour :
- un AirTag, il vous faudra appuyer sur le couvercle et le faire pivoter dans le sens inverse des aiguilles d’une montre pour l’ouvrir et enlever la batterie.
- un Tile, il sera nécessaire d’effectuer une légère pression sur le cache pour le faire glisser vers le côté bas droit, et ensuite retirer la pile à l’aide d’un trombone.
- un SmartTag, il faudra insérer un objet fin dans la rainure pour ouvrir la balise et enlever la pile.
Déposez une plainte auprès des services de police
L’utilisation d’une balise connectée pour suivre une personne sans qu’elle n’y consente est une infraction pénale (article 226-1 du code pénal), punie d’un an d’emprisonnement et de 45 000 euros d’amende.
Ces peines sont renforcées si les faits sont commis par le conjoint ou le concubin de la victime ou le partenaire lié à la victime par un PACS (deux ans d’emprisonnement et 60 000 euros d’amende).