Cyberviolences et cyberharcèlement : que faire ?

20 novembre 2023

Le cyberharcèlement, qui peut avoir des conséquences graves, concerne autant les enfants que les adultes et est puni par la loi. Comment se protéger ? Que risquent les auteurs de ces cyberviolences ?

Comment repérer une situation de cyberharcèlement ?

Selon le site cybermalveillance.gouv.fr, le cyberharcèlement consiste en des agissements malveillants répétés, dans un cadre public ou restreint, qui peuvent prendre différentes formes : intimidations, insultes, menaces, rumeurs, publication de photos ou vidéos compromettantes, etc. Ils peuvent être le fait d’une seule personne ou de plusieurs individus et se dérouler sur les réseaux sociaux, messageries, forums, blogs, etc.

Les conséquences du cyberharcèlement peuvent être dramatiques pour les victimes : dépression, décrochage scolaire ou professionnel, troubles psychologiques ou émotionnels, violence, suicide, etc. Le cyberharcèlement est puni par la loi qui prévoit de lourdes sanctions à l’encontre de ses auteurs.

Une forme de violence qui concerne particulièrement les enfants et adolescents

24 % des familles déclaraient avoir déjà été confrontées au moins une fois à une situation de cyber-harcèlement

(Etude Association e-enfance / 3018 / Caisse d’Epargne 2023)

1 collégien sur 5 est concerné par des cyberviolences

selon le ministère de l’Éducation nationale

Le harcèlement commence souvent dans la classe et se poursuit en dehors, à la maison, via le smartphone et les réseaux sociaux.

Les pouvoirs publics ont annoncé le 27 septembre 2023 le lancement d’un plan interministériel de lutte contre le harcèlement à l’école, et notamment contre le cyberharcèlement, impliquant l’ensemble des acteurs concernés.

Les sanctions encourues par les auteurs de violences en ligne

Internet, et les réseaux sociaux ne sont pas une zone de non-droit. Comme dans la « vie réelle », quel que soit notre âge, les actes que l’on commet en ligne engagent notre responsabilité devant la loi.

L’auteur d’actes de violence ou de harcèlement en ligne peut voir sa responsabilité engagée au civil (réparations) et pénal (répression). Quelques exemples :

Les conseils de la CNIL pour prévenir le cyberharcèlement

  • Utiliser des pseudonymes et des avatars en fonction des services et des usages.
  • Paramétrer ses comptes et ses profils sur les réseaux sociaux pour garder la main sur les informations que l’on souhaite partager.
  • Sécuriser ses comptes en ligne : mot de passe solide et différent selon les comptes, activation de la double authentification.
  • Réfléchir avant d’agir en ligne : ce que l’on écrit, partage, « aime » peut avoir des conséquences réelles pour les personnes concernées. Le simple fait d’ « aimer » ou de partager un contenu dégradant est considéré comme du cyberharcèlement.
  • Avant de publier une photo d’une autre personne, lui demander son accord.
  • Ne pas tout dire de soi : pour se protéger, donner le minimum d’informations sur soi. Éviter de communiquer ses opinions, son numéro de téléphone, sa religion ou son état de santé.
  • Même si vous n’êtes pas directement concerné(e), rester vigilant et signaler les faits, comportements et contenus illicites.

Vous êtes victime de cyberharcèlement : comment agir ?

Se protéger face à l’auteur des violences

  • En parler à une personne de confiance (famille, amis, proches, enseignant, professionnel de santé, etc.).
  • Signaler les contenus et leur(s) auteur(s) à la plateforme sur laquelle les contenus sont publiés, en conservant des preuves (copie écran, ou « screen ») indiquant la date, l’heure et l’auteur des contenus.
  • Bloquer le compte du ou des auteurs des contenus violents pour ne plus voir ses contenus.

Vous êtes victime de cybermalveillance ? Posez vos questions sur 17Cyber.gouv.fr, un service public d’assistance de la police nationale, la gendarmerie nationale et de cybermalveillance.gouv.fr.

Enfant ou adolescent

Numéro national pour les victimes de violences numériques : 3018

Par téléphone, tchat ou via l’application 3018, pour obtenir de l’aide de spécialistes du droit et de psychologues.

Ce service est joignable gratuitement 7 jours sur 7 de 9 h à 23 h.

Signaleur de confiance, le 3018 peut intervenir auprès des plateformes pour faire supprimer des contenus en moins d’une heure.

Dans tous les cas

  • Porter plainte auprès du commissariat de police, de la gendarmerie ou du procureur de la République auprès du tribunal judiciaire.
  • En cas d’urgence ou de danger, appelez le 17 (fixe ou mobile) ou le 112 (téléphone mobile).

Exercer ses droits numériques

Face à des contenus violents dévoilant des données sur soi (son identité, son image notamment), la loi permet aux personnes de demander la suppression de ces informations auprès de chaque site ou réseau social (droit à l'effacement).

Le responsable du site doit procéder à l’effacement dans les meilleurs délais et au plus tard dans un délai d’un mois. En cas de réponse insatisfaisante ou d’absence de réponse sous un mois, vous pouvez saisir la CNIL.

Par ailleurs, si ces informations apparaissent dans les résultats de recherche à la saisie de vos prénom et nom, vous avez la possibilité d’effectuer une demande de déréférencement auprès du moteur de recherche concerné. En cas d’absence de réponse ou de refus, vous pourrez saisir la CNIL en joignant une copie de votre demande effectuée auprès du moteur de recherche incluant le numéro de votre requête auprès de lui.

Attention : la CNIL ne peut pas agir en dehors des cas précédents. Un dépôt de plainte auprès de la CNIL, est distinct d’une plainte devant la police ou la gendarmerie. Dans tous les cas, conservez des preuves avant la suppression des contenus.

Document reference

[Affiche] 5 conseils pour protéger sa vie privée sur les réseaux sociaux