Julien Prévieux
En 2017, la CNIL a demandé au Mobilier national de réaliser une tapisserie qui serait inspirée de ses missions ou des valeurs qui caractérisent son action. Plusieurs pistes ou univers ont été suggérés au Mobilier national afin d’orienter les artistes qui pourraient être consultés pour la réalisation de ce carton.
La commande
Le Mobilier national (service à compétence nationale rattaché au ministère de la Culture, direction générale de la création artistique) a identifié 6 artistes susceptibles de pouvoir répondre à la création de ce carton.
Les représentants de la CNIL, composés de sa Présidente, deux membres du Collège et des agents de la CNIL ont retenu l’artiste Julien Prévieux.
La création du carton
Julien Prévieux est venu dans les locaux de la CNIL pour capter le regard des agents de la CNIL grâce à un oculomètre (« eye tracking ») : technique qui permet d’enregistrer les mouvements de l'œil humain grâce à une caméra infrarouge.
Des jeux de données émanant directement de l’activité de la CNIL, comme par exemple des mots-clés issus des délibérations ou des courbes du nombre de plaintes, ont été visualisés puis retranscrits artistiquement sous la forme d’éléments graphiques qui donnent à voir la complexité de la toile et les différentes couches entremêlées du déluge numérique.
L’atelier de Beauvais
C’est sur la base de ce « carton » que les liciers de la Manufacture de Beauvais réalisent actuellement une tapisserie qui sera exposée dans les locaux de la CNIL.
L'atelier de Beauvais utilise exclusivement la technique de la Basse lisse dès le premier tiers du 18ème siècle.
La chaîne est généralement en coton et tendue sur un métier horizontal. Tous les fils de chaîne sont embarrés de lices paires et impaires reliées à des pédales.
C’est en actionnant ces pédales que l’on obtient le croisement des fils nécessaire à l’exécution du tissage. La trame est réalisée à l’aide d’une « flûte » en bois chargée de laine, de soie, de coton, de lin…. que l’on passe entre les fils de chaîne.
Le licier est assis devant le métier, les lices sont placées sous lui, d’où le nom de basse lice. Pour pouvoir se repérer pendant le tissage, le licier de basse lice commence par transférer sur un papier toilé au moyen d’un papier transparent les relevés au trait de l’ensemble de la composition, des formes et des valeurs. Cette transposition est une image inversée du modèle original. Ce long travail est une étape essentielle d’analyse où le licier utilise une écriture qui lui est propre.
Ce papier toilé est ensuite cousu sous la chaîne du métier. Le licier travaille sur l’envers en suivant le dessin. Le bas licier contrôle l’endroit de son tissage au moyen d’un petit miroir qu’il glisse entre les fils de chaîne.
La tapisserie est roulée au fur et à mesure de son exécution.
Les tapisseries portent toutes le monogramme de la Manufacture « MBN », ce qui signifie Manufacture-Beauvais-Nationale.